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La nécessité du vide

  • José Macarty
  • 9 févr. 2024
  • 2 min de lecture

Dans le silence feutré du laboratoire du Massachusetts, où les cliquetis des ordinateurs et le bourdonnement des centrifugeuses rythment les journées, Steve Houston, le front plissé, scrute l'infiniment petit. Les molécules d'encre et le papier sous ses doigts racontent des histoires d'atomes et de vide, une odeur de café réchauffé flottant timidement dans l'air.

"Tu sais, Conrad," commence Steve, le regard perdu dans le vide, "si notre univers était simplement l'atome d'une entité bien plus grande ?"

Conrad, le cosmologiste, leva les yeux de ses calculs, amusé. "Alors, nous serions moins que des poussières d'étoiles," répondit-il, un sourire en coin.

À la maison, la tension est palpable. L'odeur du dîner brûlé emplit la cuisine tandis que son épouse, les bras croisés, l’interpelle : "Tu es encore perdu dans tes pensées, Steve ! Tu ne te rends même pas compte que tu t'éloignes, pas seulement des électrons, mais de moi."

Steve soupira, incapable de formuler une réponse. Son esprit était ailleurs, naviguant entre les galaxies de ses pensées.

Les mois passèrent, et avec eux, Steve s'enfonça davantage dans son obsession. La santé fléchissait, l'esprit vacillait. Une nuit, alors que le silence enveloppait le monde, une idée germa dans son esprit fatigué. Et si la clé était de faire le vide en lui, comme dans l'atome, pour comprendre l'univers ?

Le lendemain, Conrad le trouva au laboratoire, assis en tailleur, les yeux clos, un sourire paisible aux lèvres. Autour de lui, les appareils semblaient suspendre leur ronronnement, comme par respect.

"Steve ?" murmura Conrad, intrigué.

"J'ai fait le vide, Conrad. Le vide," répéta Steve, sa voix étrangement calme. "Et dans ce vide, j'ai trouvé... ."

L'absurdité de la scène frappa Conrad, mais alors qu'il s'apprêtait à rire, une sensation étrange l'envahit. Steve avait-il découvert quelque chose que la science peinait encore à expliquer ?

 
 
 

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